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    Bienvenu chez moi ! Vous ne fermerez pas cette page avant une bonne migraine...
  • Pour commencer, puisque c’est l’usage et que je me plie aux conventions, je vous souhaite une excellente année 2009. Mais qui dit nouvelle année, dit reprise… Or, en cette période centrale dans l’année universitaire, on réalise que la moitié de cette dernière est derrière nous mais que la route reste encore longue. Et justement, voila le problème : il va falloir supporter ceux qu’on a déjà eu tant de mal à tolérer la présence lors de la première mi-temps. Pour ce faire, je vais assez paradoxalement d’ailleurs, vous poussez au pessimisme. En effet : l’illusion enchante l’ignorant ou celui qui ne veut pas savoir. Sachez donc que s’attendre à ne pas avoir à faire d’efforts pour garder son sang-froid serait vain et que l’optimisme est, par conséquent, à écarter. Ceux qui exaspèrent ont de fortes chances d’irriter encore… et encore.

                Maintenant, il s’agit de savoir comment se préparer afin de parer les escarmouches insidieuses et incessantes des personnes insupportables et pour cela, il faut s’armer de façon adéquate. Je vous fais donc part d’un protocole éprouvé par mes soins.

     

    Règle n°1 : Ne pas trop s’exposer.

    En étant exposé, vous attirerez l’attention et pas forcément une attention bienvenue. Surtout qu’en terrain découvert, on ne saurait vous rater. Il est donc nettement préférable de rester en lieu sûr : cela évite de prendre des coups inutilement. Bref, prudence est mère de sureté.

     

    Règle n°2 : Savoir s’entourer.

    Evidemment, tout le monde n’est pas insupportable, il faut donc faire front commun. Accompagné de personnes de confiance, on renforce ses positions et l’on résiste davantage à l’enquiquineur. Privilégiez donc les relations stables, durables et fiables.

     

    Bien sur, ces premières mesures sont essentiellement préventives et aboutissent souvent à éviter ou ignorer les insupportables, mais parfois, il faut les empêcher de nuire et passer à l’action.

     

    Règle n°3 : Choisir ses combats.

    Il serait idiot d’attaquer à tort et à travers, sous peine de devenir soi-même insupportable (quoi de pire que quelqu’un qui râle sans arrêts pour d’insignifiantes raisons ?) et donc infréquentable. De plus, cela équivaudrait à disperser, à gaspiller ses forces et engagerai sa propre crédibilité.

     

    Règle n°4 : Attaquer.

    Comme vu précédemment, il est impossible de tout encaisser il faut donc riposter. Le plan de bataille idéal est de suivre le triptyque « isoler, affaiblir, frapper » (au sens figuré, on est d’accord). Sachant qu’une bataille se prépare et ne s’improvise en aucun cas. Il vous appartient enfin de décider si vous souhaitez combattre de manière noble ou cruelle, magnanime ou impitoyable… Dîtes-vous simplement qu’un adversaire non-préparé aura toujours un handicap sur vous.

     

    Règle n°5 : Doser le coup de grâce.

    Humilié ou effleuré, l’adversaire reviendra dans un délai plus ou moins court et vous insupportera de nouveau. Il faut simplement lui faire comprendre qu’il lui suffira désormais de passer son chemin.

     

    Dans l’immense majorité des cas, les deux premières règles suffiront mais, au moins, vous serez armés pour vivre un semestre en toute sérénité. Ainsi, je vous présente flegme et calcul, vos nouveaux amis.

     

    Simon


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  • L’autre disparait peu à peu ; ce n’est désormais plus qu’une silhouette, une ombre lointaine, très lointaine abandonnée derrière soi. Bien sur, on aperçoit encore ses empreintes, vestiges d’un lien qui devient chaque jour plus flou, empreintes qui ne seront bientôt plus que des souvenirs, souvenirs qui s’estomperont à leur tour.

    C’est vrai, le temps n’arrange rien ; son inlassable cycle érode le ciment des édifices que l’on a pu jadis créer avec son secours. La distance qu’il a soudain dévoilée est surement déjà trop étendue pour pouvoir espérer un retour en arrière, ou ne serait-ce que pour le souhaiter.  Mais, le temps est-il coupable de ce que l’on vient de réaliser ? Je dirai que non, seule notre inaction l’est ! Effectivement, l’inaction est le fruit d’une réflexion implicite puisqu’elle est issue d’un choix, le choix de ne pas agir. Par conséquent, l’option de l’éloignement implique forcément une responsabilité. Celle-ci est d’ailleurs partagée, là-encore dans le cas de l’inaction, et ne laisse donc pas place aux regrets. Ou bien, serions-nous assez stupide pour regretter quelque chose que l’on a laissé mourir après une longue agonie ? J’ai bien peur que cela soit encore possible… Néanmoins, cette mort tacitement voulue sombrera dans les oubliettes du temps, c’est là son unique destin.

    En revanche, le cas d’une l’action délibérée de la part d’au moins un des acteurs est, évidemment, à considérer sous un autre angle : on peut alors regretter quelque chose que l’on nous a enlevé sous nos yeux puisqu’on y tenait. On pourrait même la pleurer. Hélas, l’amertume des larmes n’y changerait rien ; il n’existe pas de choses suffisamment belles qui ne puissent se nourrir que de sanglots. La fleur fane petit à petit puis meurt : qu’importe ! Elle n’était apparemment pas aussi merveilleuse, pas aussi éblouissante que ce que l’on avait pensé avoir vu. Finalement, on la contemplait aveuglément… Mais l’on ne saurait s’encombrer de cette bête tige abîmée et chancelante ; alors on l’arrache et on la jette…

    Ne subsiste que le néant… Tout peut alors recommencer : Est-ce nécessaire ou inévitable ?

     

    Simon


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  • Etant donné que mon précédent article a -semble-t-il- plu, je vais parler de l’espoir : quelque chose dont chacun à besoin mais qui peut pourtant être néfaste. (Mon blog n’a pas forcément pris une ligne conductrice philosophique, j’écris en fonction de mes besoins, de mes envies… Cependant, je tâcherai cette fois d’être plus concis.)

     

    Pour commencer, je dirai abruptement qu’il existe deux types d’espoirs. Le premier est l’attente d’un hypothétique meilleur futur que l’on ne peut vraiment qualifier ni définir : il est simplement le souhait d’une amélioration quelconque. Le second est un peu plus complexe dans le sens où il émane de la volonté d’un retour en arrière projeté dans l’avenir afin de retrouver une situation égale ou, du moins, ressemblante à une situation passée. L’objectif ultime étant de la revivre et surtout de parvenir à la conserver. Il implique ainsi l’importance d’un passé jugé -à tort ou à raison- plus heureux que la période présente. Aussi, ce passé peut très bien être idéalisé ; il n’en reste pas moins qu’il reste une référence, voire un but, à atteindre à nouveau. En somme l’espoir est le fruit de souvenirs désormais regrettés.

    Bien entendu, l’un comme l’autre repose sur le doute et l’incertitude du moment présent, encore que l’impression de précarité soit plus marquée dans le cas d’un « espoir conservateur ». J’ajouterai aussi que ce type d’espoir concerne également la volonté de maintenir une situation dans laquelle on se plait puisqu’on finit par s’y complaire : dans ce cas la situation n’est pas différente puisqu’espérer signifie douter de l’instant présent. En effet, si une situation, aussi satisfaisante qu’elle puisse être, est empreinte d’angoisse, cela signifie également l’espoir d’un retour en arrière, libéré de ces appréhensions… Retour qui, comme nous le verrons ultérieurement, est impossible.

    Dans cette perspective, le premier exemple relève davantage de l’aspiration, il n’a pas vraiment d’origine ni même pas obligatoirement de destination prédéfinie. En fait, cet espoir-là est bénéfique car il agit en moteur : et même s’il n’aboutit pas nécessairement au résultat visé, le chemin accompli sera déjà précieux en lui-même. Evidemment, l’échec reste possible mais n’est finalement pas toujours si grave puisque le chemin parcouru aura donné naissance à un contexte nouveau. Cela signifie qu’il se peut même que l’objectif préalablement défini ait été dépassé ou bien encore soit obsolète. Il s’agit sans doute de cet espoir qui fait vivre, cet espoir suffisamment vague pour nous faire voir cette pâle lueur qui point à l’horizon et nous attire quotidiennement vers elle.

     

    En revanche, « l’espoir conservateur » est tout bonnement néfaste car, contrairement au précédent, son but est parfaitement établi ; c’est-à-dire retrouver une situation déjà vécue, qui s’acheva donc par un échec. Plus qu’un espoir cela en devient une quête d’un passé révolu qui est donc irréalisable !  En effet, contrairement à ce que l’on a tendance à croire, l’Histoire ne se répète pas, on pourrait, au mieux, épiloguer sur une hypothétique typologie dans laquelle se classeraient différents évènements jugés similaires, mais pas davantage. Par conséquent, si cette quête ne peut jamais être complètement accomplie et elle ne sera donc qu’échec.

    L’échec justement est à craindre puisqu’il accroîtra le doute et la précarité vécus et renforcera un espoir déjà inaccessible qui s’éloignera encore et encore à mesure que la déception gagnera. Hélas, à force de voir son espoir mourir, on finit par déposer les armes et arrêter le combat. Cette capitulation est synonyme de désespoir, on en devient esclave d’un espoir que l’on sait être voué à l’échec. Je tiens toutefois à préciser qu’on est seul à pouvoir réaliser la vanité de nos croyances et tout aussi seul quant il s’agit de se forcer à les abandonner. Cependant, cette insupportable situation de désespoir peut avoir deux suites radicalement opposée : la première étant le renoncement total avec tout ce qui peut en découler. La seconde est toutefois plus réjouissante car cet abandon peut correspondre à une renaissance. Voila qui est positif, puisque renoncer à un espoir et subséquemment à son objet, aussi pénible que cela puisse être, est un pas immense vers la naissance de nouveaux espoirs qui seront peut-être plus heureux. Rien que  le fait de penser cela, signifie que tout espoir n’est pas mort.

    En bref, cet espoir conservateur se transforme très vite en un cercle vicieux difficile à interrompre puisqu’on finit par ne vivre que par et pour cet espoir finalement autodestructeur. D’ailleurs, il me semble que l’espoir devient dangereux à partir du moment où il devient plus important et addictif que l’objet même dudit espoir.

     

    En somme, il faut garder l’espoir puisqu’il est le dernier rempart face au diverses désillusions, échecs, catastrophes que nous pouvons endurer. Cependant, ce dernier bastion finira par devenir une prison puis une tombe si l’on ne cherche pas à s’en échapper.

    Effectivement, il faut être conscient que l’espoir n’est jamais qu’une croyance irrationnelle et parfaitement illusoire qui peut s’avérer nuisible si jamais on en fait un échec permanent. Il en devient bel et bien une addiction car il est engendré continuellement par notre refus d’un passé inachevé. En conséquence, s’en défaire devient presque plus compliqué que de se sortir de la précarité de la situation dans laquelle on pense être. Pour finir, l’espoir doit être utilisé comme un moteur et non comme une raison de vivre et n’est, en aucun cas, une finalité puisque le bonheur, c’est pouvoir se passer d’espoir.

     

    Simon


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  • Je m’écarterai, pour cette fois, du propos général d’habitude léger de mon blog pour m’attaquer à un sujet qui me tracasse pas mal depuis quelques temps. Ce dont je vais parler est la base de toutes les relations possibles et imaginables, aussi bien humaines qu’économiques, amicales ou amoureuses mais aussi envers soi-même : c’est la confiance. C’est un mot pourtant banal qui signifie bêtement « croire ensemble » ; par conséquent, la confiance se doit d’être partagée entre deux entités réelles ou non. Je pense aussi que c’est une valeur, si ce n’est la valeur fondamentale autour de laquelle chacun, chaque chose évolue. Toutefois, l’essence même de la confiance est difficile à cerner, est-ce une espèce de lien mystique évalué par chacun en fonction de son vécu et d’une impression perçue au sujet et par rapport de l’autre ? Je ne trancherai évidemment pas, il n’en reste pas moins que la confiance est absolument essentielle, pour vous comme pour moi.

    Quand elle existe, tout se déroule comme l’on imagine que cela devrait se passer, j’entends par là que l’existence de la confiance ne devient évidente que quand elle disparaît et c’est à partir de ce moment-là que l’on réalise son importance. Les relations sans confiance mutuelle meurent rapidement ou sont vouées à l’échec ; tenez, si aujourd’hui les médias nous rabâchent sans cesse que nous vivons une crise économique, c’est bien parce que les différents acteurs économiques n’ont plus confiance entre eux. Mais soyons précis, la confiance ne s’en va pas d’elle-même, et la seule chose qui peut littéralement la torpiller, c’est la trahison. D’ailleurs, que peut-on trahir si ce n’est la confiance de quelqu’un ? La trahison peut-être réelle ou perçue, mais n’en reste pas moins une trahison du point de vue de l’objet ou de la personne alors touché et affecté.

     

    Il ne me semble pas absurde de voir la confiance comme un système gravitant autour de chacun, composé de nombreux liens avec d’autres systèmes équivalents d’importance variable. Ainsi, lorsqu’un lien est anéanti, tous les autres liens s’en trouvent fragilisés et tout particulièrement les liens périphériques à celui-ci. Le principal problème devient très vite le contrecoup subi par le lien principal qui est celui qui le relie à lui-même. Le phénomène est d’autant plus dévastateur que le lien brisé était important. Dès lors, le système se retrouve en situation de crise (personnelle) ! Car non seulement, il vient de voir un élément capital de son système s’effondrer indépendamment de sa volonté, mais en plus, les effets sont instantanés sur sa propre vision de lui-même. Se serait-il fourvoyé ? Aurait-il pu se mentir ? La réponse affirmative semble alors évidente : il ne peut donc même plus avoir confiance en lui ! La cause est double, il s’est aveuglé plus ou moins volontairement, afin de croire en quelque chose de faux et qui a finalement bien été faux. Il se peut également que la rupture du lien soit plus ou moins prévisible, dans ce cas, le lien traitre aura certainement déjà faibli et les conséquences seront plus diffuses. Mais, dans le pire des cas, la rupture arrive de manière impromptue et l’on ne peut qu’en subir les effets de plein fouet. Bref, les raisons et les situations possibles sont tellement nombreuses que je ne pourrai en faire une liste exhaustive. Toutefois, il semble que, dans un tel cas de figure, il y ait deux victimes : à savoir le lien sacrifié ainsi que le système touché. Les deux systèmes étant responsables : le traitre pour une raison évidente puisqu’il a forcément incité l’autre à investir en lui d’une manière ou d’une autre pour ensuite le décevoir, et le système victime pour avoir manqué de discernement et avoir alimenté un lien visiblement fictif à l’instar d’une bulle spéculative qui finit par éclater, ruinant à l’occasion ceux qui croyaient en bénéficier jusque-là.

    Etant son propre centre du monde, si la base est affaiblie à cause d’une secousse trop forte en plus d’être finalement complètement ingérable à court terme, le système entier vacille et menace de céder (Encore, une fois, on se place ici dans le cadre d’une situation grave). Les contrôles primaires de tous les mécanismes s’emballent, le contrôle s’échappe. Instinctivement, il doit évaluer quels liens restants sont les plus solides et espérer qu’ils tiendront car ce seront eux qui le porteront et le soutiendront désormais. J’ajouterai même qu’il n’est jamais autant dépendant de l’extérieur qu’en temps de crise. Cependant, il est normal et finalement légitime d’en venir à oublier les liens plus secondaires, trop récents ou vieillissants, considérés comme moins fiables, plus promptes à se briser si jamais le système bouleversé se reposait sur eux. Ces liens d’importance moindre se casseront net pour certains, d’autres, déjà pourris par le temps, mourront à l’occasion du désastre ; curieusement, certains se révèleront plus solides que prévu et deviendront même potentiellement plus fiables. La gestion des liens périphériques à la cause de la crise s’avère être aléatoire et périlleuse, de manière générale il serait inconséquent de se reposer trop sur eux tout comme de les délaisser totalement. N’oubliez pas que les liens tendus seront surement les prochains à lâcher : ce n’est pas parce que le pire est passé qu’il ne faut pas s’attendre à des répliques subséquentes. En somme, il faut que le système essaye, tant bien que mal, de mettre toutes les chances de son côté, de sauver le peu de confiance qu’il reste. Le but étant de sauvegarder une base purifiée et plus solide pour, d’une part, survivre au désastre et d’autre part penser à retrouver une situation de normalité.

     

    Car, une fois la crise passée, il va lui falloir disposer de suffisamment de ressources pour se rétablir, recommencer à tisser prudemment des liens qui viendront à terme se substituer à ceux perdus lors de la catastrophe. Notez, cependant, qu’une crise à un effet purificateur sur les liens restants puisque seuls les plus fiables, solides ou même élastiques restent : en principe, on peut donc relancer la machine sur un bon pied, ce qui n’est pas négligeable quant on connait la lourdeur et la longueur de la tâche qu’il reste à accomplir. Hélas, seul le temps semble pouvoir aider à la reconstruction du système dans un premier temps, puisque pour pouvoir donner, il faut avoir. Je ne saurai ainsi trop lui conseiller de se concentrer sur des valeurs porteuses ou ayant déjà prouvé leur efficacité sur le long terme, notamment celles qui ont aidé à supporter directement la crise. Le principal problème est alors le dénuement dans lequel le système affecté se trouve, les moyens pouvant être mobilisés sont minces, précaires : les gaspiller serait une erreur, miser trop dans l’inconnu serait suicidaire en cas de second échec, voire pire, d’une défection imprévisible d’un pilier du système qui était resté fiable jusqu’ici (qui pourrait d’ailleurs se désister à cause d’une série de mauvais choix.)

    Ainsi, il faut penser à bien évaluer la valeur potentielle d’un système ainsi que sa tendance à fluctuer. Mais, il existe une autre solution que le temps, c’est d’ailleurs heureux sinon quoi, on ne cesserait jamais d’attendre. C’est simplement de recevoir ; et pour cela, il faut rester au moins stable à son petit niveau d’abord, afin que l’on puisse croire en la fiabilité nouvelle du système et par voie de conséquence, recevoir. En effet, chaque système étant relié à un autre, en montrant sa stabilité et donc sa propre fiabilité, additionné au fait que le monde étant ce qu’il est, c’est-à-dire plein de déceptions, immanquablement, d’autres systèmes subissant des crises seront amener à considérer le système en reconstruction comme l’un de ses liens forts sur lequel il peut compter, et comptera. Le proverbe « on ne prête qu’aux riches » se vérifie ainsi, les gens ne peuvent se confier qu’à des personnes ayant suffisamment de ressources et donc jugées stables. J’ajouterai même, qu’à ce niveau, seuls les riches, peuvent se permettre de donner. Etant donné qu’il est inapproprié de demander de l’aide à un système également en crise puisqu’il aura besoin de toutes les ressources dont il dispose. Tout ça pour dire que la réciprocité du phénomène permet au système, et c’est triste à dire, de se refaire une santé sur les coups durs que subissent les systèmes auxquels il est connecté. Le but étant alors de capitaliser ses avoirs et de les faire fructifier d’une manière ou d’une autre afin d’en disposer d’assez pour investir puis mieux aider.

    En effet, c’est également un devoir d’aider un système ami et fiable et par conséquent d’important pour son propre équilibre, d’autant plus qu’il ne faut pas oublier que la plupart des liens fiables se renforcent lors des crises mais aussi surtout par simples échanges de procédés sur lesquels je ne m’étendrai pas. Investir permet aussi d’élargir ses champs d’action et/ou d’accroitre la puissance des liens préexistants. J’allais oublier de dire qu’un lien ayant lâché et provoqué la crise perd évidemment toute fiabilité dans l’immédiat et bien que relancer un système en tentant de conserver le lien traitre responsable de la crise serait préjudiciable et néfaste à la reconstruction. Je ne saurai dire s’il est possible de le réparer à plus long terme. D’un point de vue personnel, je serai plutôt d’avis de récompenser le mérite mais de rester sur ses gardes. Mais aussi d’accorder plus de valeur aux actes qu’aux projets. En tout cas, il me semble évident de devoir se souvenir de la cause d’une crise pour éviter au maximum d’en revivre une semblable et donc de rester méfiant. Comme dit le proverbe : « Trompe moi une fois, honte à toi ; trompe moi deux fois, honte à moi. » Néanmoins, le traître n’est pas toujours un prédateur, surtout s’il ne peut tirer d’ascendant matériel ou immatériel de sa trahison.

    Par chance, il se peut aussi que le système en rencontre un autre susceptible de combler le vide laissé, mais disons que c’est un cas rarissime qui ne fera que lui rendre la reconstruction plus facile sans pour autant l’en dispenser. Il me reste encore à vous avertir sur l’absolue nécessité de se lancer au plus vite dans la reconstruction et la garder comme objectif principal jusqu'à avoir atteint un niveau jugé suffisant selon son échelle de valeur personnelle. Il est évidemment peu aisé de faire confiance après avoir tant perdu et en manquer, le doute voire la suspicion semblent d’ailleurs être les premières défenses contre une possible rechute, et comme tous dispositifs défensifs ils ne seront pas infaillibles et le seront d’autant moins que le temps passera. Il suffit simplement pour un système de se relancer petit à petit, de prendre son mal en patience : bref, lutter et se battre, contre et finalement pour lui-même.

     

    Se relever d’une crise majeure est donc un travail de longue haleine qu’un système encore fragilisé ne peut certainement pas accomplir seul, isolé dans son coin. En effet, la confiance étant la monnaie d’échange des relations inter systémiques, un système en convalescence ne peut en créer assez lui-même pour s’auto-suffire et pour ensuite se développer. La confiance en soi est évidemment liée à la confiance qu’il inspire ou pense inspirer aux autres et est à la base même de ses perspectives d’action : en disposer est, par conséquent, une nécessité. C’est un travail qui se fera de toute façon avec plus ou moins de rapidité, le marasme ne devant durer que pendant un temps limité ; s’il dure, c’est que la méthode et les mesures entreprises n’auront pas été les bonnes. Ainsi, la valeur des systèmes s’évaluent surtout par la confiance dont ils disposent intrinsèquement mais aussi par la confiance que les autres systèmes sont prêts à placer en eux. Il va sans dire que les liens eux-mêmes ont une certaine valeur qui est évaluée d’après le bon vouloir ou les moyens de chacun. Si l’on ajoute à cela qu’il est impossible de rendre transparents tous les liens d’un système et encore moins de comptabiliser ceux des systèmes qui lui sont reliés, j’imagine que les relations perçues réciproquement de la même manière sont rarissimes, les autres impliquant forcément un rapport de domination, de responsabilité et de valeur entre elles.

    Peut-être penserez-vous que je rationnalise trop, mais regardez bien : malgré les prévisions, les tentatives de relance ou de limitation des dégâts, le fonctionnement des relations reste à la fois parfaitement aléatoire et inconnu par chacun de ses acteurs. La multitude des paramètres à prendre en compte est telle que toute prévision reste impossible, il faut simplement rester prudent et agir de manière logique. Dans l’ensemble, tout cela n’est qu’un cycle qui se répètera continuellement, encore en encore : avoir le vent en poupe aujourd’hui signifie simplement tomber demain.

     

    Simon


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