• L’espoir : une drogue dure ?

    Etant donné que mon précédent article a -semble-t-il- plu, je vais parler de l’espoir : quelque chose dont chacun à besoin mais qui peut pourtant être néfaste. (Mon blog n’a pas forcément pris une ligne conductrice philosophique, j’écris en fonction de mes besoins, de mes envies… Cependant, je tâcherai cette fois d’être plus concis.)

     

    Pour commencer, je dirai abruptement qu’il existe deux types d’espoirs. Le premier est l’attente d’un hypothétique meilleur futur que l’on ne peut vraiment qualifier ni définir : il est simplement le souhait d’une amélioration quelconque. Le second est un peu plus complexe dans le sens où il émane de la volonté d’un retour en arrière projeté dans l’avenir afin de retrouver une situation égale ou, du moins, ressemblante à une situation passée. L’objectif ultime étant de la revivre et surtout de parvenir à la conserver. Il implique ainsi l’importance d’un passé jugé -à tort ou à raison- plus heureux que la période présente. Aussi, ce passé peut très bien être idéalisé ; il n’en reste pas moins qu’il reste une référence, voire un but, à atteindre à nouveau. En somme l’espoir est le fruit de souvenirs désormais regrettés.

    Bien entendu, l’un comme l’autre repose sur le doute et l’incertitude du moment présent, encore que l’impression de précarité soit plus marquée dans le cas d’un « espoir conservateur ». J’ajouterai aussi que ce type d’espoir concerne également la volonté de maintenir une situation dans laquelle on se plait puisqu’on finit par s’y complaire : dans ce cas la situation n’est pas différente puisqu’espérer signifie douter de l’instant présent. En effet, si une situation, aussi satisfaisante qu’elle puisse être, est empreinte d’angoisse, cela signifie également l’espoir d’un retour en arrière, libéré de ces appréhensions… Retour qui, comme nous le verrons ultérieurement, est impossible.

    Dans cette perspective, le premier exemple relève davantage de l’aspiration, il n’a pas vraiment d’origine ni même pas obligatoirement de destination prédéfinie. En fait, cet espoir-là est bénéfique car il agit en moteur : et même s’il n’aboutit pas nécessairement au résultat visé, le chemin accompli sera déjà précieux en lui-même. Evidemment, l’échec reste possible mais n’est finalement pas toujours si grave puisque le chemin parcouru aura donné naissance à un contexte nouveau. Cela signifie qu’il se peut même que l’objectif préalablement défini ait été dépassé ou bien encore soit obsolète. Il s’agit sans doute de cet espoir qui fait vivre, cet espoir suffisamment vague pour nous faire voir cette pâle lueur qui point à l’horizon et nous attire quotidiennement vers elle.

     

    En revanche, « l’espoir conservateur » est tout bonnement néfaste car, contrairement au précédent, son but est parfaitement établi ; c’est-à-dire retrouver une situation déjà vécue, qui s’acheva donc par un échec. Plus qu’un espoir cela en devient une quête d’un passé révolu qui est donc irréalisable !  En effet, contrairement à ce que l’on a tendance à croire, l’Histoire ne se répète pas, on pourrait, au mieux, épiloguer sur une hypothétique typologie dans laquelle se classeraient différents évènements jugés similaires, mais pas davantage. Par conséquent, si cette quête ne peut jamais être complètement accomplie et elle ne sera donc qu’échec.

    L’échec justement est à craindre puisqu’il accroîtra le doute et la précarité vécus et renforcera un espoir déjà inaccessible qui s’éloignera encore et encore à mesure que la déception gagnera. Hélas, à force de voir son espoir mourir, on finit par déposer les armes et arrêter le combat. Cette capitulation est synonyme de désespoir, on en devient esclave d’un espoir que l’on sait être voué à l’échec. Je tiens toutefois à préciser qu’on est seul à pouvoir réaliser la vanité de nos croyances et tout aussi seul quant il s’agit de se forcer à les abandonner. Cependant, cette insupportable situation de désespoir peut avoir deux suites radicalement opposée : la première étant le renoncement total avec tout ce qui peut en découler. La seconde est toutefois plus réjouissante car cet abandon peut correspondre à une renaissance. Voila qui est positif, puisque renoncer à un espoir et subséquemment à son objet, aussi pénible que cela puisse être, est un pas immense vers la naissance de nouveaux espoirs qui seront peut-être plus heureux. Rien que  le fait de penser cela, signifie que tout espoir n’est pas mort.

    En bref, cet espoir conservateur se transforme très vite en un cercle vicieux difficile à interrompre puisqu’on finit par ne vivre que par et pour cet espoir finalement autodestructeur. D’ailleurs, il me semble que l’espoir devient dangereux à partir du moment où il devient plus important et addictif que l’objet même dudit espoir.

     

    En somme, il faut garder l’espoir puisqu’il est le dernier rempart face au diverses désillusions, échecs, catastrophes que nous pouvons endurer. Cependant, ce dernier bastion finira par devenir une prison puis une tombe si l’on ne cherche pas à s’en échapper.

    Effectivement, il faut être conscient que l’espoir n’est jamais qu’une croyance irrationnelle et parfaitement illusoire qui peut s’avérer nuisible si jamais on en fait un échec permanent. Il en devient bel et bien une addiction car il est engendré continuellement par notre refus d’un passé inachevé. En conséquence, s’en défaire devient presque plus compliqué que de se sortir de la précarité de la situation dans laquelle on pense être. Pour finir, l’espoir doit être utilisé comme un moteur et non comme une raison de vivre et n’est, en aucun cas, une finalité puisque le bonheur, c’est pouvoir se passer d’espoir.

     

    Simon


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 12 Novembre 2008 à 21:54
    The idea of thinking you cas do it makes you do it... Think 'bout it, man, i'm sure you'll be alright... but don't give up and keep hoping
    2
    lanattitude
    Mercredi 12 Novembre 2008 à 22:31
    ça y est compression du cerveau en tout genre épisode 2
    en somme l'échec peut éviter une déception plus profonde et nous donner une raison de remonter la pente...
    de plus, on peut ajouter que nos exigences peuvent aussi rendre notre espoir irréalisable... à cela je dirai : relève la tête, souris, et évite les ornières...
    bon bah voilà m'a foutu la migraine ce grand dadais.... quand on finit de lire l'article on ne souvient même plus du début...
    3
    DC
    Jeudi 20 Novembre 2008 à 18:10
    assez bien vu et pas mal analysé !
    N'oublies pas d'être réaliste, sinon, on tombe extrêmement bas, et cela fait très très mal !! mais, ne perds jamais espoir, c'est ce qui fait avancer dans la vie et garder la tête haute ! puis il faut trouver le juste milieu entre les deux (le réel et l'espoir) et là, on avance tranquillement et solidement ! mais ce n'est pas évident, je te l'accorde !!!
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